Résumé
Contrairement au sens commun qui stipule que la tradition est synonyme de fixisme, une approche socio-historique et fondamentalement anthropologique démontre que la tradition est susceptible de changement et d‟évolution. C‟est en restant dans le cas concret de la chefferie traditionnelle Bafou, comme toutes les autres chefferies Bamiléké du Cameroun, qu‟on se rend bien compte que les institutions socio-politiques comme les MENDZONGS, après leur mise sur pied jadis pour la conquête et le sécularisation de l‟espace vital de la chefferie, ne sont pas restées statiques et figées ; car, malgré la disparition des guerres endémiques d‟alors, qui étaient leur principale raison d‟être, et suite à l‟avènement de la modernité, les MENDZONGS se sont recomposés et réorganisés suivants les contraintes de la modernisation. Comment et pourquoi ces structures traditionnelles considérées comme le bras séculier du Prince Souverain Bafou pour la conquête et la sécurisation de son territoire cheffal sontelles devenues son bras séculier au service de la paix et du développement de son Groupement ? Cette modeste réflexion répond à cette lancinante question en découvrant la ruse de l‟histoire qui a structuré la mutation des Mendzongs en de véritables socles de développement et d‟auto-développement à travers la résolution des problèmes essentiels du Groupement Bafou par des interventions multiformes. Ce qui en témoigne le sens de leur dynamisme évolutif, permanent et perpétuel ; étant donné que ces structures se sont retrouvées dans une dialectique destructo-restructurante, puisqu‟elles ont été dans des positions historiques d‟abord de composition, ensuite de décomposition, et enfin de recomposition dont la finalité est de subsister, de s‟adapter positivement aux mutations et aux changements sociaux afin de pérenniser et de justifier leur statut sociopolitique et leur visibilité sociale.
