Résumé
Au fil des ans, les tendances mondiales se sont orientées vers divers domaines de la durabilité, plus
particulièrement la gestion forestière. La forêt offre un large éventail d'avantages tangibles et
intangibles sur lesquels on ne saurait trop insister. Pour les communautés autochtones, la forêt leur
procure non seulement des avantages tangibles, mais constitue également un lieu d'expression de leur
signification spirituelle. C'est dans cet esprit que de nombreux instruments juridiques ont été
promulgués au Cameroun, constamment modifiés, afin d'intégrer les valeurs que la forêt revêt pour les
communautés autochtones. Dans ce contexte, cet article a adopté des méthodes de recherche doctrinale
et comparative pour examiner l'intégration des droits des autochtones sur la forêt dans le cadre de la
loi forestière de 1994 et de la récente loi forestière de 2024. Par conséquent, cet article constate que la
loi forestière de 2024 apporte des innovations remarquables, tout d'abord en tentant une définition
large des communautés autochtones et de la forêt, en promettant d'intégrer leurs droits coutumiers, en
offrant à ces communautés des incitations au partage des bénéfices des redevances forestières, en
améliorant la chasse traditionnelle en créant des zones protégées communautaires et des zones de
chasse gérées par la communauté et en donnant à ces communautés la possibilité de commercialiser
ces produits qui étaient très limités dans la loi forestière de 1994. Cet article conclut donc que les
peuples autochtones ont dépassé les simples droits d'utilisation et de retrait des droits d'utilisation,
d'accès, de retrait et de gestion dans le cadre du régime actuel de gestion forestière. Cependant, ces
droits sont très temporaires et l'absence de droit de propriété entrave la pleine réalisation de leurs
droits sur la forêt.
